Phobie Scolaire : Comment s’en sortir ?

Phobie Scolaire : Comment s’en sortir ?

Phobie Scolaire : effet de mode ou véritable tendance ?

Depuis le début du XXIe siècle, on entend de plus en plus le terme de “Phobie Scolaire” sans vraiment savoir ce qui se cache derrière ce phénomène encore assez mal connu.

Et cette tendance que l’on a commencé à remarquer au lycée semble de plus en plus précoce.

En effet, elle apparait maintenant dans tous les établissements scolaires, aussi bien au collège  que dans les classes primaires et maternelles. Elle peut survenir pour tout enfant dès l’école primaire.

Nous allons donc essayer en nous appuyant sur l’état de nos connaissances actuelles, de la définir, d’en expliquer les causes et de voir quelles solutions semblent les plus prometteuses.

Qu’est-ce qui se cache derrière ce terme de “phobie scolaire” (aussi appelé “Refus Scolaire Anxieux”) ?

Tout d’abord, il est important de bien distinguer ce trouble anxieux du simple désir de ne pas aller à l’école que tous les enfants ont expérimenté pour diverses raisons.

Ce n’est pas non plus un caprice de l’enfant qui a décidé de ne pas aller en classe, par peur d’un contrôle, ni un simple passage à vide suite à un harcèlement.

On ne parle pas non plus de l’absentéisme des adolescents qui se mettent en rupture face au système.

Souvent, elle se caractérise par un conflit intérieur entre le désir d’aller à l’école, et la peur, voire même la panique générée par le fait de se rendre en cours.

Une autre caractéristique est qu’elle peut se déclencher à tous moments et parfois du jour au lendemain face à un moment particulièrement difficile (dans toute école) ou une trop grande accumulation de situations difficiles en famille et/ou dans la scolarité chez l’enfant qui y est sujet.
Elle se manifeste aussi souvent à l’approche du retour en établissement scolaire après les vacances. Pour aller plus loin, voici la définition de la phobie scolaire.

Combien d’enfants sont touchés par la phobie scolaire ?

Le nombre d'enfants touchés par la phobie scolaire est croissant

En 2019, 1 à 3 % des enfants en âge scolaire ont fait l’objet d’un signalement correspondant à ce trouble auprès d’un médecin ou d’un psychologue.

Elle représente aussi plus de 5 % des consultations de pédopsychiatrie.

Cela peut sembler peu, mais cela ne représente vraisemblablement qu’une infime proportion de la réalité.

En effet, c’est encore un mal peu reconnu et souvent nié par les parents quand il n’est pas tout simplement caché par l’enfant ou l’adolescent qui en a souvent honte.

En même temps, certaines études montrent que jusqu’à 25 % des enfants ont vécu au moins un moment de phobie scolaire au cours de leur scolarité.

D’après le Docteur Laelia BENOIT, sociologue, chercheuse à l’INSERM et pédopsychiatre à La Maison de SOLENN, la France serait alors la championne du monde de l’anxiété à l’école.

Effets de la pandémie sur la phobie scolaire

Pandemie et phobie scolaire

La situation sanitaire mondiale, du fait des mesures d’éloignement et de séparation, a encore accentué la gravité de ce phénomène comme en atteste le Pédopsychiatre Serge HEFEZ sur BFM.

Il note en effet une recrudescence des consultations pour phobie scolaire à partir du mois de juin 2020.

Une clinique spécialisée de Marseille affirme aussi le 15 novembre 2020 sur BFM que les consultations pour des cas de dépressions, angoisses et phobies scolaires ont été multipliées par deux par rapport à l’année précédente.

Quelles sont les causes de la phobie scolaire ?

Il faut savoir que l’origine est souvent multifactorielle, et que les problèmes se rajoutent les uns sur les autres… et ce pour n’importe quel groupe d’individus.

Souvent, les mères se sentent coupables, et se reprochent d’avoir raté l’éducation de leurs enfants. Mais cela peut arriver à n’importe quel enfant dans sa vie, peu importe son niveau d’études et la situation du foyer. Chez un adolescent comme chez les plus jeunes, qu’il soit victime de harcèlement ou non. 

Pourtant, il semblerait qu’il y ait deux types d’explications proposées par les psychologues : soit classique faisant appel à se qui parait évident, soit plus récente et basée sur le fonctionnement de notre cerveau instinctif.

Explications classiques de la phobie scolaire

On considère comme déclencheurs, des problèmes qui sont souvent associés à la phobie scolaire :

– Harcèlement

– Troubles de l’apprentissage divers (dyslexie, dyscalculie, dysorthographie et autres troubles dys…)

– Ennui des hauts potentiels

– Anxiété de haute performance

– Estime de soi dégradée.

– Angoisse de séparation.

– Autres troubles non diagnostiqués…

Limites de ces explications classiques

Mais force est de constater que tous les enfants qui sont en proie à ce type de difficultés ne développent pas pour autant les symptômes d’une phobie scolaire.

Qu’est-ce qui pourrait alors faire basculer du simple trouble anxieux, de la simple angoisse vers la phobie scolaire ?

Une autre cause possible de la phobie scolaire

Cela pourrait s’expliquer, comme pour toutes les autres phobies, par le fait que ces facteurs aggravants ne peuvent provoquer de phobie que s’ils entrent en résonance sensorielle avec une mémoire traumatique instinctive du cerveau reptilien.

Cette dernière ayant été créée lors d’une perte de connaissance accidentelle en intra-utérin ou dans la petite enfance.

Pour en savoir plus sur ce phénomène, vous pouvez consulter cet article ou vous référer aux premiers modules de la formation en ligne “Auto-NERTI”.

Structure psychologique de la peur et des angoisses

Psychologie de la phobie scolaire

Pour rappel, la phobie scolaire comme toutes les autres réactions émotionnelles incontrôlables est vécue comme un danger de mort imminent par l’enfant (bien que cela ne menace pas sa santé physique directement).

Plus d’informations sur la psychologie de la phobie scolaire ici.

Malgré la connaissance objective de la partie raisonnable du cerveau qu’il n’y a en réalité aucun danger de mort réel, la partie instinctive du cerveau se met en alerte.

Rappelons que cette partie du cerveau, appelé aussi cerveau reptilien, a pour mission de nous maintenir en vie à tout prix.

Elle est capable de prendre le pouvoir sur tout le reste du cerveau pour remplir sa mission.

Si vous êtes, par exemple, en train de vous noyer, vous seriez capable, dans la panique de noyer n’importe qui, y compris les personnes qui font partie de votre groupe d’amis ou votre famille (une mère pourrait même noyer ses propres jeunes).

Tout simplement parce que dans la panique, la partie instinctive de votre cerveau a pris le contrôle, même vous êtes parent, cela ne change pas. 

Et cette partie n’a aucun attachement affectif : entre votre vie et celle d’un enfant ou qui que ce soit d’autre, elle a déjà choisi.

Une résonance entre un événement traumatique connu et un autre inconscient :

Donc, en cas de phobie scolaire avérée, il s’est, la plupart du temps, créé une résonance entre les situations classiques citées ci-dessus et une (ou plusieurs) perte de connaissance accidentelle perçue comme un danger de mort imminent.

C’est pourquoi l’enfant réagit avec des angoisses aussi puissantes qu’incontrôlables. Il veut à tout prix rester à la maison, et ses symptômes sont croissants. Le refus de l’enfant d’aller à l’école se fait de plus en plus fort, et les parents sont souvent désarçonnés quand cela arrive. 

On aura beau, alors, tenter de résoudre la réactivité émotionnelle par des thérapies cognitivo-comportementales, le résultat ne sera souvent que partiel et/ou ne durera pas dans le temps.

Comment déprogrammer cette résonance pathologique ?

La seule thérapie capable de déprogrammer complètement et définitivement cette résonance sensorielle est le nettoyage émotionnel NERTI.

Prenons l’exemple de Marie, mère de 2 enfants, dont l’un fait du refus scolaire : elle le voit lorsque l’angoisse de séparation avant d’aller à l’école devient trop forte. 

Avant la prise de médicaments, la meilleure solution, dans ce cas, serait d’utiliser en synergie, ces thérapies classiques (comme d’aller voir un psychologue) et le nettoyage émotionnel NERTI.

Une solution qui permettra d’offrir une plus grande autonomie émotionnelle aux enfants sera de leur enseigner des outils de gestion émotionnelle, dont Auto-NERTI : nous développerons cette proposition à la fin de cet article.

Comment se manifestent et quels sont les symptômes de la phobie scolaire ?

Les études des médecins et des psychologues montrent qu’elle s’exprime de façon très polymorphe : ce qui explique la difficulté à diagnostiquer le refus d’aller à l’école. Les symptômes de la phobie scolaire sont nombreux.

Attention, ce n’est pas l’absentéisme de l’adolescent qui sort de son établissement ou son lycée pour aller s’amuser, boire et fumer avec son groupe de jeunes, et braver l’autorité de ses parents. 

En général, ça commence par un léger trouble anxieux scolaire que les parents prennent souvent comme un simple désir d’absentéisme pour éviter par exemple un contrôle.

Pour les plus petits, cela va surtout provoquer des maux somatiques : des douleurs au ventre, des migraines ou des vomissements qui rendent perplexes les médecins, car ils ont du mal à en trouver les causes.

Cela peut aussi s’exprimer par des réactions émotionnelles : pleurs, angoisses qui peuvent aller jusqu’à la terreur.

On peut aussi la détecter par des comportements dangereux : scarifications qui peuvent dégénérer dans les cas extrêmes en tentatives de suicide.

Et bien évidemment, on notera un refus de plus en plus insistant de l’enfant d’aller à l’école.

Est-ce que la phobie scolaire est une maladie ?

Si l’on entend par maladie, une affection physiologique due à des virus, des bactéries ou autres agents pathogènes qui affecte la santé, alors non, la phobie scolaire n’est pas une maladie.

Par contre, du fait des perturbations émotionnelles importantes qu’elle produit, il est assez fréquent qu’elle induise des dysfonctionnements physiques produisant les somatisations que nous avons listées ci-dessus.

Quelles sont les conséquences de la pandémie sur la phobie scolaire ?

Dans OUEST FRANCE du 21 février 2021, la neuropsychologue Ondine ROBERT explique les conséquences du port du masque sur le développement neuronal des enfants.

Tout simplement parce que la construction de la relation sociale se fait aussi en relation avec les signaux non verbaux exprimés par le bas du visage.

Cela crée des inadaptations ou des sur-adaptations qui ont tendance à majorer l’anxiété des enfants.

Dans Madame Figaro du 27 janvier 2021, la pédopsychiatre Marie Rose MORO auteure (entre autres) de “Grandir c’est croire” remarque une très nette augmentation du mal-être des adolescents.

Elle souligne trois grands axes qui sont particulièrement perturbés : le sentiment de solitude, le sommeil et les troubles liés à la nourriture.

Cela se manifeste par plus de crises suicidaires, dépressives et anxieuses.

Elle renchérit en expliquant que cela peut déclencher dans les classes, non seulement des phobies scolaires, mais des maladies, de la désorganisation pouvant aller jusqu’à la désocialisation du fait des mesures de séparation.

Quelles solutions pour se sortir de la phobie scolaire ?

Il existe plusieurs types de solutions pour se sortir de la phobie scolaire.

Quelles solutions pour la phobie scolaire ?

Solutions Classiques

– Les approches qui sont les plus utilisées, recommandées et qui semblent donner les meilleurs résultats sont de type cognitivo-comportementales.

– Pas de prise en charge unique : triple prise en charge : famille, établissement scolaire et psychologue. 

Il est important de coordonner les efforts des professionnels de la santé, du corps enseignant et de la famille pour trouver les solutions adéquates.

– Commencer tôt pour éviter le glissement : l’un des facteurs qui devraient nous alerter serait la fréquence de la répétition et de l’intensité des manifestations anxieuses.

– Même si cela peut poser d’autres problèmes d’intendance à la maison, il est souvent nécessaire d’accepter une déscolarisation temporaire.

– Des groupes de paroles en lycée et collège permettent aussi de sortir de la solitude et de se rendre compte que l’on n’est pas le seul “vilain petit canard”.

– Le recours à un médecin et à des aides médicamenteuses ne devraient être préconisées que quand les maux sont devenus trop envahissants et ont résisté aux autres approches.

Solution un peu moins classique et un peu moins sérieuse, et néanmoins recommandée par la dessinatrice Magali LE HUCHE dans sa BD ” Nowhere Girl” : écouter de la musique et notamment celle des Beatles.

Solution encore moins classique, mais plus sérieuse (notre recommandation ) : 

Comme nous l’avons expliqué ci-dessus, pratiquer le nettoyage émotionnel NERTI en synergie avec les approches thérapeutiques plus classiques, permettra de calmer la résonance reptilienne et facilitera souvent grandement le retour à la situation normale : cela aidera la prise en charge de l’enfant pour qu’il n’ait plus peur d’aller à l’école. 

Comment faire reconnaitre la phobie scolaire ?

La plupart des psychologues et pédopsychiatres sont aujourd’hui suffisamment formés pour détecter et reconnaitre la phobie scolaire, à condition, évidemment, de les consulter.

En cas de doute, n’hésitez pas à faire appel à ces spécialistes.

Comment l’éviter ?

La première des choses est déjà de répérer un ado ou un enfant ayant une phobie scolaire.

Approche environnementale :

Il est certain qu’un environnement scolaire, familial et sociétal plus sécurisant, un père et une mère plus soutenants et plus chaleureux devrait permettre de faire baisser la proportion des angoisses. Il existe de nombreux traitements pour la phobie scolaire.

Mais, on peut aussi se demander : le fait d’éviter les difficultés ne risque-t-il pas de rendre encore plus fragiles ceux qui manquent déjà de puissance psychologique ?

Approche éducative de renforcement émotionnel : 

Une autre approche, qui est un peu notre cheval de bataille serait d’enseigner les outils de gestion émotionnelle aux enfants, à l’école dès le plus jeune âge. 

Cela devrait faire partie des apprentissages de base au même titre que le calcul, la lecture et autres habiletés indispensables.

Des outils simples à utiliser en classe comme la sophrologie, la cohérence cardiaque et la méditation ont déjà fait les preuves de leur efficacité pour apprendre à gérer sa peur.

Nous avons aussi reçu des témoignages d’enfants qui ont fait des progrès qui ont été qualifiés de spectaculaires par leur entourage par rapport à leurs difficultés émotionnelles après avoir appris Auto-NERTI (pas avant l’âge de 7-8 ans).
Ces différentes approches permettent un retour en classe plus serein et plus rapide.

Des effets secondaires positifs :

Ainsi, notre jeunesse serait plus à même de se prendre en charge émotionnellement.

De plus, les quelques essais qui ont été tentés ont démontré qu’en plus de faire baisser le niveau de stress moyen, l’apprentissage de ces techniques produisant d’autres effets : 

– Baisse du taux de violence.

– Augmentation du temps d’attention.

– Facilitation des autres apprentissages

– …etc.

Conséquences possibles si le problème n’est pas réglé : l’effet de généralisation.

Les conséquences du refus scolaire anxieux

J’ai reçu un jour dans mon cabinet une jeune fille de 21ans, qui vivait depuis plus d’un an recluse dans son appartement.

Elle passait le plus clair de son temps à grelotter de peur et d’angoisse dans son lit.

Elle souffrait d’une phobie sociale et d’une anxiété généralisée qui la maintenait littéralement prisonnière dans son appartement.

Pourtant cela avait simplement commencé par un simple trouble anxieux.

Puis cela s’était transformé en phobie scolaire.

Puis cette dernière s’était généralisée à tous les lieux publics, puis à toutes les interactions sociales.

J’explique plus en détail les processus mentaux qui génèrent cette généralisation pathologique dans cet article et dans la formation Auto-NERTI : “Devenez votre propre thérapeute”.

Voir aussi : comment aider son ado victime de phobie scolaire.

Et pour l’avenir ?

Malgré une recrudescence alarmante des phénomènes anxieux comme la phobie scolaire, nous avons vu ci-dessus que des solutions efficaces existent pour la vaincre.

Au-delà de simplement, “éteindre des incendies”, nous pourrions peut-être pousser un peu plus loin la réflexion…

Ne serait-il pas intéressant de voir dans cette tendance préoccupante un signal d’alarme pour nous réveiller ?

Ne pourrait-on pas utiliser ces difficultés, ces angoisses, ces séparations pour en faire une force ?

Ne serait-il pas judicieux, plutôt que de s’en alarmer, de faire résilience en utilisant cet électrochoc pour promouvoir l’enseignement à notre jeunesse des outils de bien-être émotionnel en même temps que les autres apprentissages essentiels ?

Peut-être y aurait-il alors moins de violence et plus de rires dans nos classes…

Pour allez plus loin :

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